Violences conjugales : repérage et rôle clé des professionnels de santé

Ressources, outils et bonnes pratiques

Les violences conjugales représentent un enjeu majeur de santé publique.

En 2024, 272 400 victimes ont été enregistrées en France par les forces de sécurité.

Les professionnels de santé constituent souvent le premier point de contact capable de repérer, écouter et orienter.

Cet article propose une synthèse actualisée, ainsi que les outils officiels en Hauts-de-France, dont le Violentomètre.

1. Comprendre la réalité des violences conjugales

Les violences conjugales regroupent :

• violences psychologiques,

• violences économiques,

• violences physiques,

• violences sexuelles,

• cyberviolences.

Elles s’installent dans un rapport de domination et s’aggravent avec le temps.Les enfants exposés sont victimes à part entière, même sans violence directe.

2. Le cycle de la violence

Un mécanisme important à connaître pour comprendre les allers-retours :

1. Tension

2. Agression

3. Culpabilisation / justification

4. Lune de miel

Ce cycle se répète, devenant plus fréquent et plus grave.

En moyenne, une victime fait 6 à 7 retours avant une séparation définitive.

3. Repérage en consultation : indispensable et recommandé

Signes d’alerte

• Lésions répétées, douleurs chroniques.

• Troubles anxieux, dépressifs, stress post-traumatique.

• Troubles du sommeil.

• Chez les enfants : agitation, régressions, troubles scolaires.

Comment poser la question ?

De manière simple, banalisée et systématique :

• « Comment ça se passe à la maison ? »

• « Vous sentez-vous en sécurité chez vous ? »

• « Vous arrive-t-il d’avoir peur de votre partenaire ? »

Posture à adopter

• Croire la victime.

• Nommer les violences.

• Déculpabiliser.

• Ne pas juger.

• Rester disponible.

4. Outils pour les professionnels

🔵 Plateforme régionale officielle

Stop Violences Conjugales – Hauts-de-France👉 https://stop-violences-conjugales-hauts-de-france.fr/

Ce site regroupe :

• outils de repérage,

• modèles de certificats et attestations,

• ressources juridiques,

• cartes des structures locales,

• contacts d’urgence.

5. Le Violentomètre : un outil simple et très pédagogique

Le Violentomètre permet d’évaluer rapidement si une relation présente des signes de violence.Il existe plusieurs versions (générale, adolescents, périnatalité…).

6. Actions à mettre en place par les soignants

Soins immédiats

• Traiter les blessures.

• Évaluer l’état psychique.

• Proposer un suivi rapproché.

Certificat / attestation

• Médecins : certificat médical.

• IDE / ortho / psy : attestation.

• Décrire factuellement, au conditionnel, sans désigner l’auteur.

Signalement (article 226-14 du Code pénal)

Possible même sans l’accord de la victime :

• en cas de danger grave ou immédiat,

• ou situation d’emprise.

Obligatoire pour :

• les mineurs,

• les majeurs vulnérables.

7. Ressources locales (Roubaix)

Centre Hospitalier de Roubaix (Établissement ressource ARS)

• Référent violences en service des urgences

• Équipe pluridisciplinaire

Dépôt de plainte possible à l’hôpital, accompagné

Voix des Nanas 03 20 73 54 34

229 Bd des Fourmis Roubaix

Numéros utiles

• 3919 – Violences Femmes Info (gratuit, anonyme)

• 15 ou 112 en cas de danger immédiat

• 114 pour victimes sourdes / malentendantes (SMS)

Outils numériques

• Mémo de Vie : https://www.memo-de-vie.org/ sécurisé des preuves (photos, certificats, documents)

  
  

8. Messages clés à transmettre

Indispensables à dire en consultation :

• « Je vous crois. »

• « Vous n’êtes pas responsable. »

• « Ce que vous vivez, ce sont des violences. »

• « Vous n’êtes pas seule. »

Les professionnels peuvent être l’élément déclencheur d’une sortie de l’emprise.